Nous pouvons constater que de plus en plus de skieurs protègent leurs yeux. C’est une excellente nouvelle !
Mais il faut continuer à se méfier des dangers de l’hiver, notamment au ski.
LE FROID
Le froid est à l’origine de nombreuses « gelures », et notamment au niveau des yeux. Cela entraîne chez le skieur une baisse d’acuité visuelle (sensation de flou), un larmoiement et une gêne à la lumière.
LES RAYONS UV
La neige réfléchit environ 85% des rayons UV émis par le soleil, et pas seulement par grand beau temps ! De plus, l’intensité des UV augmente de 10 à 12 % tous les 1 000 mètres d’altitude (par diminution de l’épaisseur d’atmosphère capable d’absorber ces rayons). L’oeil est donc soumis à une quantité importante d’UV à la montagne l’hiver ! Et au fur et à mesure que les UV pénètrent dans l’oeil, tous ses tissus sont atteints… Ils peuvent entrainer les conséquences suivantes :
– Des coups de soleil sur les paupières :
Au-delà de la douleur et du gonflement des paupières qui peut être important et rendre leur ouverture pénible, ces coups de soleil peuvent parfois provoquer des cancers de la peau…
– La cataracte :
Sur les structures internes de l’oeil, le cristallin et la rétine, l’exposition au soleil a des effets à plus long terme. L’action des UV sur le cristallin est prouvée : c’est la cataracte (opacification progressive) ; elle est plus rapide quand on vit dans une zone très ensoleillée. On sait aussi que le fait de regarder directement le soleil endommage la rétine. Aussi, une étude américaine suggère que le risque de la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) est accru en cas d’expositions intenses, surtout dans l’enfance. Quant au rôle des UV dans le glaucome, on ne le connaît pas…
– L’ophtalmie des neige (ou « photokératite » ou encore « cécité des neiges ») :
C’est une brûlure de la cornée par les ultraviolets. Cette brûlure provoque la mort des cellules externes du globe oculaire quelques heures après l’exposition et se développe ainsi à l’insu du skieur. Les premiers signes apparaissent donc sans liaison apparente avec l’exposition au soleil. Cela débute par une simple sensation de « grain de sable » sous les paupières, une rougeur des yeux et un larmoiement, puis apparaissent des troubles de la vision, jusqu’à une impossibilité de garder les yeux ouverts face à la lumière. L’évacuation des cellules mortes (en 48h environ dans la plupart des cas) est douloureuse en raison de l’innervation importante de la cornée. Si la vision est restaurée le plus souvent, la cécité des neiges peut entraîner des complications (irritations, larmoiements chroniques…).
LE CONSEIL POUR EVITER CELA ?
Le port de lunettes de soleil bien évidemment ! Dans tous les cas : porter des lunettes couvrant bien les yeux (lunettes de sport) ou dotées de caches latéraux (type lunettes de montagne). En cas de beau temps, les lunettes doivent être équipées de verres solaires de protection 3 ou 4. En cas de mauvais temps, les verres doivent être plus clairs, mais il faut porter une attention toute particulière à leur caractère « enveloppant » pour bien être protégé du vent et du froid. Pour les porteurs de lentilles, les lentilles de contact sont pour la plupart dotées d’un filtre UV. Elles protègent donc les yeux des UV, mais pas les paupières. Il faut donc porter aussi des lunettes de soleil de sport (bien enveloppantes) en plus des lentilles. De plus, cela améliorera le confort (en protégeant du vent et des éblouissements notamment), ainsi que la capacité d’anticipation et les performances sportives. En outre, en cas de très grand froid, il est fortement déconseillé de porter des lentilles.
A VOUS DE JOUER !
Il faut maintenant que ces bonnes pratiques deviennent un réflexe : dans vos autres activités sportives le reste de l’année, gardez l’habitude de protéger vos yeux comme votre peau pour garder intact votre capital vue !