Depuis maintenant plusieurs siècles, l’espérance de vie n’a cessé d’augmenter, et ce grâce aux progrès de la médecine.
Passé 40 ou 50 ans (qui étaient considérés comme des âges canoniques à l’Antiquité), les problèmes visuels prennent une nouvelle dimension pour l’homme.
En effet, tout comme les autres organes, les yeux vieillissent et sont plus souvent sujets à des troubles. Presbytie, glaucome, cataracte, DMLA… Petit tour d’horizon de ce qui nous attend à l’âge « mûr »…
Les facteurs de risque du vieillissement oculaire
Outre le vieillissement naturel lié à l’âge (à partir de 45 ans, l’œil est particulièrement soumis au vieillissement oculaire), d’autres facteurs peuvent entraîner une accélération du vieillissement de l’œil.
– L’exposition répétée à la lumière : l’œil est, après la peau, l’organe le plus sensible aux attaques radicalaires liées à une exposition prolongée au soleil. C’est donc un facteur de risque majeur, démontré dans les études épidémiologiques. L’exposition excessive au soleil augmente le risque de cataracte.
– Le tabagisme : on sait que cette habitude provoque un stress oxydant notamment au niveau de la rétine et du cristallin. Il produit un double effet par augmentation de radicaux libres et par diminution des défenses anti oxydantes. Pour préserver son capital vue, il est donc recommandé de ne pas fumer.
On peut encore citer d’autres facteurs comme :
– L’alimentation,
– Des carences en pigments de la rétine centrale
– Les antécédents familiaux …
Le déclin de la vision amène à la presbytie
La fonction visuelle de l’homme est au meilleur de sa forme entre 10 et 15 ans, mais dès la naissance la capacité d’accommodation (c’est-à-dire de mise-au-point) diminue. Ce déclin de la vue est d’autant plus rapide que l’on évolue dans un environnement qui exige beaucoup de la vision. Lecture, écriture, tâches professionnelles rapprochées requièrent une bonne acuité visuelle et une marge d’accommodation importante.
Après 45 ans, pour la plupart d’entre nous, l’accommodation ne permet plus la lecture de lettres fines à moins de 30 à 35 cm, ni même à la distance à laquelle nos mains ont l’habitude de placer les livres, les journaux, le travail : c’est la presbytie. La presbytie est donc un phénomène naturel lié à l’âge. Elle apparaît en général à partir de 40 ou 45 ans. Elle correspond au vieillissement du cristallin. Le cristallin perd alors de son élasticité et, de ce fait, de sa capacité à faire la mise au point. Quand la presbytie débute, la vision de près devient difficile, puis floue. Les personnes affectées éprouvent des difficultés de lecture. On est d’abord obligé d’allonger les bras pour lire, puis de porter des lunettes. La presbytie progresse jusqu’à 60 ans, puis se stabilise.
La cataracte
La cataracte apparaît vers 60 ans. C’est une affection de l’oeil qui aboutit à l’opacification partielle ou totale du cristallin, lequel perd alors sa transparence. Les visions de loin comme de près (mais dans une proportion moindre) sont altérées. La vue se trouble, devient particulièrement sensible à la lumière et délicate la nuit. L’acuité visuelle diminue et conduit à la cécité partielle ou totale si rien n’est fait. 90 % des personnes de plus de 70 ans présentent des formes plus ou moins évoluées de cataracte. L’opération de la cataracte est désormais devenue l’acte chirurgical le plus courant. Certains facteurs, tels que l’exposition aux UV, le diabète et la consommation d’alcool ou de tabac sont susceptibles d’aggraver cette pathologie. En effet, les radicaux libres sont fortement mis en cause dans le vieillissement du cristallin.
La Dégénérescence Maculaire Liée à l’Age
La dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) est la première cause de malvoyance en France. La fréquence de cette maladie augmente avec l’âge. La DMLA est liée à une dégénérescence de la partie centrale de la rétine, appelée macula. C’est la zone la plus importante de l’oeil car elle correspond à la vision centrale. Elle permet de lire, de reconnaître les visages, de regarder la télévision et surtout de discerner les couleurs. Cette maladie peut apparaître à partir de l’âge de 50 ans, et plus fréquemment à partir de 65 ans : elle provoque donc un affaiblissement important des capacités visuelles, sans toutefois les anéantir. La rétine affectée par le stress oxydatif est altérée. Le tabac est un des premiers facteurs (après l’âge) mis en cause dans la DMLA. Elle peut se présenter sous 2 formes : – La forme sèche (ou non exsudative) : des débris cellulaires appelés drusen s’accumulent derrière la rétine, ce qui peut l’amener à se détacher.
– La forme humide (exsudative) : elle est plus grave ; des vaisseaux sanguins se développent derrière la rétine ce qui peut aussi l’amener à se détacher, mais en occasionnant en même temps des hémorragies sous-rétiniennes ravageuses. Cette forme peut être traité avec la coagulation au laser ou avec des médicaments qui stoppent le processus et parfois même qui inverse la croissance des vaisseaux sanguins. Cependant, aucun remède traitant la maladie jusqu’au bout n’a été trouvé. Les traitements existants permettent seulement de ralentir son évolution.
Le glaucome
Le glaucome Il existe plusieurs « formes » de glaucome, les 2 plus fréquentes étant le glaucome à angle ouvert (GAO) ou glaucome chronique, et le glaucome aigu. Le premier se caractérise par un déséquilibre d’irrigation de l’oeil (excès de liquide aboutissant à un excès de tension). La 2e forme résulte d’une augmentation brutale de la pression oculaire et entraîne une nette détérioration de l’acuité visuelle. Dans les 2 cas de figures le nerf optique se comprime et se détruit peu à peu (en quelques heures pour la forme aigüe. Plus d’un million de personnes sont concernées en France par cette malvoyance.
La rétinopathie chronique
Elle altère la rétine et conduit progressivement à la cécité. Elle peut être d’origine héréditaire, mais peut également être la conséquence d’un diabète, d’une hypertension artérielle ou d’une intoxication médicamenteuse. Elle regroupe de nombreuses formes de pathologies comme la rétinite pigmentaire qui se manifeste d’abord par une perte de la vision nocturne suivie d’un rétrécissement du champ visuel (la perte de la vision centrale est tardive).